« Je pratique le bale-grazing pour restaurer la productivité de mes prairies »
Chez Guillaume Le Bellego, un lot de vaches laitières taries ainsi que des veaux et génisses d’un an seront nourris cet hiver avec des balles d’enrubannage et de foin déroulées au champ.
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Guillaume Le Bellego est éleveur laitier en conversion à l’agriculture biologique à Tordouet-Valorbiquet (Calvados). Il élève 70 vaches laitières pour 300 000 litres de lait produits en 2023 sur 100 ha de SAU. Cet hiver, il conduit deux lots en bale-grazing. Adoptée pour restaurer la fertilité des sols et la flore de ses prairies, cette technique répond aussi à un manque de place en bâtiment et correspond à sa stratégie de maximiser le pâturage.
Préserver les parcelles
Une vingtaine de balles d’enrubannage est disposée sur la parcelle de 1,75 ha qui accueille les 18 jeunes mâles et femelles d’un an parqués dans 25 ares. « Le lot est présent dans la parcelle depuis trois semaines, explique Guillaume. Nous avions réparti 27 balles d’enrubannage de ray-grass hybride et trèfle violet. Cela représente trois balles par semaine pendant neuf semaines soit 4 kg de MS par tête et par jour. Ce lot restera ainsi sur la parcelle jusqu’à la fin de janvier. » Chaque balle est déroulée au sol en une fois. La clôture est déplacée de 5 mètres tous les jours,
« L’objectif est d’améliorer la composition floristique de mes prairies permanentes pour une meilleure valeur alimentaire », explique l’éleveur. Afin de favoriser le ressemis de ses prairies temporaires où est récolté le fourrage distribué, il a volontairement attendu la montée en graine des trèfles avant la fauche.
Outre les élèves, vingt vaches taries sont également conduites en bale-grazing cet hiver. Pour le premier lot de neuf vaches, Guillaume apporte quatre balles de foin par semaine (environ 11 kg de MS par tête et par jour). La clôture est déplacée quotidiennement de 2 ou 3 mètres. « Nous privilégions la consommation de fourrage, explique l’éleveur. Nous voulons éviter les difficultés de vêlage de l’année dernière. La pousse hivernale de l’herbe importante avait constitué une alimentation trop riche. »
Abreuvement contraignant
Guillaume considère que le bale-grazing ne génère aucun temps de travail supplémentaire ni de surcoût par rapport à un lot nourri en bâtiment. À ses yeux, les quantités des fourrages non consommées (1) sont compensées par l’apport alimentaire du pâturage hivernal en plus de contribuer à l’amélioration du sol.
Toutefois, l’éleveur souligne la contrainte de l’accès à l’électricité pour les clôtures et à l’eau. Sur l’une des parcelles, un bac est alimenté par un tuyau. Son déplacement ne nécessite donc pas l’utilisation d’un tracteur. En revanche, Guillaume doit utiliser une tonne à eau pour les vaches taries, ce qui sera préjudiciable à la restauration de la prairie dans cette partie de la parcelle.
(1) Estimées à 20 %.
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